Voyage litteraire de la Grece, ou, Lettres sur les Grecs, anciens et modernes : avec un parallèle de leurs murs . mp; fans in-3> jures ». Vous regretterez comme moi, Mon-sieur , la perte dun ouvrage aufïî cu-rieux , aufïi piquant , aufïi infiructifque doit lêtre celui-là. M. le Comtede Bonneval y réfutoit principale-ment la vie de Mahomet par M. deEoulainvilliers. Ii faifoit voir querrféparant le faux Prophète du grandhomme , Mahomet étoit un géniepuiffant , un excellent Législateur ,un très-habile Politique , un véritableConquérant , & quaccommodant faReligion au climat, il en avoit prisle
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Voyage litteraire de la Grece, ou, Lettres sur les Grecs, anciens et modernes : avec un parallèle de leurs murs . mp; fans in-3> jures ». Vous regretterez comme moi, Mon-sieur , la perte dun ouvrage aufïî cu-rieux , aufïi piquant , aufïi infiructifque doit lêtre celui-là. M. le Comtede Bonneval y réfutoit principale-ment la vie de Mahomet par M. deEoulainvilliers. Ii faifoit voir querrféparant le faux Prophète du grandhomme , Mahomet étoit un géniepuiffant , un excellent Législateur , un très-habile Politique , un véritableConquérant , & quaccommodant faReligion au climat, il en avoit prisles fondemens dans le catéchifme desAriens. II rendoit enfuite raifon d^tous les exploits militaires & des con-quêtes de Mahomet. Tel étoit le plande cet Ouvrage , fuivant ce quil mena dit lui-même. Si, fur la foi des Li-vres Arabes, il avoit un peu trop i6o Lettres exagéré léloge du Chef de la Reli-gion Mufulmane , un Lecteur inftruit& judicieux auroit vu dun coupdoeil toutes les reftri&ions dont unpareil éloge étoit fufceptible. Je fuis, &c» <r#*. <*&à. sur la Grèce* 6i LETTRE TRENTE-NEUVIEME. Sur VAmour de la Patrie che% lesGrecs* v. Ous me demandez fi les Grecsaiment toujours leur Patrie : oui, Mon-fîeur, & malgré létat actuel dAthènes, de Sparte , de Mytilène & de Co-rinthe , les Citoyens de ces anciennesVilles montrent encore le plus ten-dre amour pour leur pays. Ce feriti-ment que la Nature a gravé dans tousles cœurs, la Grèce la confervé avecfoin ; il na pu séteindre fous lesruines des plus beaux monumens de fagloire paffée. Je ne parle point de cet attachementaveugle, de ce lien formé par lhabi-tude ., fortifié par lignorance, & ref-ferré par les nœuds de la propriété.Les Barbares & les Sauvages naiment, ne voient & ne connoiflent que leurscabanes ou leurs foyers. Chez les Na-tions les plus polies le peuple eft bornétupidement au feul fentiment dont il 16*2 Lettres eft capable ; maïs lhomme fenfible , inftruit , éclair